4 questions à Guillaume Wantz

© Guillaume Wantz.

Prénom et nom : Guillaume Wantz

Statut actuel : Professeur des universités

Nom du laboratoire : Laboratoire d’intégration du matériau au système (IMS)

Tutelles du laboratoire : Institut polytechnique Bordeaux (INP), Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Université de Bordeaux

Domaine de recherche : Spécialisé en énergie solaire photovoltaïque

Sujet de recherche actuel : Panneaux photovoltaïques organiques

Guillaume Wantz est professeur des universités à l’ENSMAC (École nationale supérieure de matériaux, d’agroalimentaire et de chimie) – Bordeaux INP (Institut polytechnique de Bordeaux), son équipe de recherche est basée au sein du laboratoire IMS. Ses travaux portent depuis 2006 sur les panneaux photovoltaïques organiques qui ont plusieurs propriétés intéressantes comme leur flexibilité. Ils l’accompagnent dans sa vie de tous les jours et l’ont amené sur la voie de l’entreprenariat avec la création d’Héole en 2019, qui est une société spécialisée dans les voiles photovoltaïques organiques.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de la recherche ?

J’ai toujours été en admiration de mes enseignants. Au lycée je voulais être professeur de mathématiques de lycée, en classes préparatoires je voulais être professeur de « prépa » et en école d’ingénieur, je voulais être professeur en école d’ingénieur. Lors de mon cursus, j’ai effectué des stages dans l’industrie et je me suis rendu compte qu’un chimiste avait beaucoup de choses à faire dans ce secteur des matériaux pour l’électronique et l’énergie. Je suis donc devenu maître de conférences et j’enseigne l’électronique et les énergies renouvelables avec une culture de chimiste. J’aime la liberté qu’offre ce métier, je ne sais pas s’il existe un métier avec plus de libertés. C’est une profession de passion, je ne m’ennuie jamais, aucune journée n’est identique à une autre. Un autre aspect que j’apprécie énormément, ce sont les rencontres, car j’ai la chance de pouvoir voyager et de participer à des conférences. 

Quel est le lien entre votre recherche actuelle et la thématique de l’Invisible ?

Je travaille depuis 2006 sur les panneaux photovoltaïques organiques (OPV), ils ont la particularité d’être flexibles, légers ou encore d’avoir un impact environnemental faible. Ils fonctionnent à partir de la lumière qui est invisible, qui est composée de photons qui sont invisibles et qui créent des électrons qui sont eux-mêmes invisibles. L’ensemble crée de l’énergie, invisible. La première fois que j’ai tenu un panneau solaire dans mes mains, il y a 20 ans, je l’ai branché sur un petit moteur, j’ai regardé la petite hélice tourner, je me suis dit « waouh » cet objet est magique. Nous avons juste besoin de lumière et ça tourne. L’énergie est partout autour de nous. Par exemple : le faible rayonnement intérieur permettrait de charger un téléphone portable toute la journée (certes très lentement), si sa coque était équipée d’un panneau solaire organique.

Quel objet issu de votre quotidien représente pour vous le mieux le lien avec votre recherche ?

Je dirais la voile de bâteau Héole constituée de panneaux photovoltaïques organiques. J’ai eu une révélation, le jour où pour la première fois j’ai navigué sur un voilier équipé de petits panneaux photovoltaïques. La production d’énergie était suffisante pour vivre avec ma famille, en été. Nous pouvions faire fonctionner le réfrigérateur, la radio, internet et charger les appareils que nous voulions. Mon rêve est de pouvoir construire une voile recouverte sur toute sa surface de panneaux organiques. Nous n’aurions alors plus besoin des moteurs diesel lorsqu’il n’y pas de vent, les moteurs électriques alimentés par le soleil suffiront. Je pense même que nous ne pourrons bientôt plus vivre sans panneaux solaires.

Voile de bateau Héole ©Société Héole

Quels sont les résultats, découvertes ou recherches qui vous ont le plus marqué ?

Un collègue américain m’a dit un jour « ne te leurre pas Guillaume, tu n’auras que trois résultats dont tu seras fier à la fin de ta carrière». Je pense régulièrement à cette phrase. Aujourd’hui je peux dire que j’en connais deux, même s’ils peuvent encore changer. En 2011, j’ai publié un article qui est le résultat d’une analyse bibliographique dans laquelle je critique mes collègues qui travaillent sur le sujet et où je donne ma vérité. J’en suis très fier car je crois avoir fait quelque chose de nécessaire. Il est toujours mon article le plus cité.

Le second est un résultat intéressant, publié en 2014, qui apportait une solution pour stabiliser la température des panneaux photovoltaïques. 

Un projet dont je suis également très fier est Héole, que j’ai développé depuis 2019 avec d’autres associés. Nous travaillons notamment sur la conception de voiles équipées de panneaux photovoltaïques organiques. Jamais je n’aurais pensé me lancer dans l’entreprenariat et je me régale depuis deux ans. 

Bastien Florenty

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